Vocabulaire : ce que les mots disent de nous

Le vocabulaire que l’on utilise reflète, et modèle nos pensées. Comment utiliser le bon vocabulaire peut affecter la relation que l’on a avec son chien ?

Le vocabulaire peut-il changer notre façon de pensée ?

De nombreuses études de psycholinguistique ont prouvé que notre langage a une influence sur ce que nous pensons. C’est ce qu’explique Lera Boroditsky, chercheuse en sciences cognitives :

Quels mots utiliser en éducation canine ?

Avoir une relation apaisée et équilibrée avec son compagnon canin passe aussi, et peut-être même en premier lieu, par l’utilisation d’un vocabulaire adapté. Cela permet de penser «correctement» à votre relation.

Les mots à ne pas direQue dire à la place ?
Dresser
«Rendre docile un animal, l’habituer à des comportements qu’on exige de lui
Derrière le mot «dresser», on retrouve l’idée de suppression de la personnalité, pour que le chien corresponde à 100% à l’idée que l’on se fait de ce qu’il devrait être.
Éduquer
«Faire acquérir à quelqu’un les usages de la société
Éduquer son chien, c’est le rendre capable de connaître les règles de vie dans la société humaine, sans pour autant nier sa personnalité, ses envies et ses besoins.
Maître
«Personne qui possède un animal domestique et s’en occupe
Le «maître» véhicule les idées de possession. L’animal est redevable à son humain. Le mot est utilisé dans les situations d’esclavage.
Famille
«Ensemble des personnes unies par un lien de parenté ou d’alliance.»
Avec le mot «famille», le chien est un membre à part entière du foyer. Il a autant d’importance que les autres membres et n’est pas une machine à obéir.
Ordre
«Acte par lequel une autorité supérieure manifeste sa volonté à l’égard de quelqu’un, d’un groupe ; injonction, directive
L’«ordre» est donné par un supérieur et doit être obéi même s’il n’est pas compris. Il ne prend pas en compte les besoins de son récipiendaire.
Demande
«Requérir tel comportement de la part de quelqu’un.»
La demande laisse une certaine latitude à son récipiendaire lors de l’exécution.
Obéissance
«Action ou habitude d’obéir, de faire ce qui est commandé
La réflexion est totalement absente lors de l’obéissance.
Coopération
«Action de coopérer, de participer à une œuvre commune ; collaboration, concours
Le chien est inclus dans son éducation. Nous avons confiance en ses capacités intellectuelles, notamment en sa volonté de comprendre les raisons des demandes qui lui sont faites.
Hiérarchie
«Forme d’organisation sociale privilégiant le rôle de certains individus dans le groupe et leur assurant des avantages matériels (alimentaires, sexuels, territoriaux).»
Le chien n’est pas un animal qui a pour habitude d’installer des hiérarchies dans ses groupes. Obtenir des comportements de la part de son chien en instaurant une hiérarchie peut être à l’origine de comportements gênants.
Respect
«Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards
Une autre façon plus saine d’obtenir la coopération de son chien est de le respecter en tant qu’individu et en tant que chien.
Le vocabulaire à utiliser pour définir la relation avec son chien

Un exemple de coopération

Vous aurez peut-être remarqué que les chiens avec qui on a fait beaucoup d’obéissance deviennent «dissidents» en vieillissant. Ils n’écoutent plus rien et n’en font qu’à leur tête.

En changeant votre façon de penser, vous pourrez mieux prendre en compte son caractère et réduire le risque d’une vieillesse exigeante. Ne perdez surtout jamais du vue vos objectifs : par exemple, à quel moment avez-vous réellement besoin que votre chien soit spécifiquement dans la position assise ?

Que se passe-t-il quand je «demande» à iako sa «coopération» pour le rattacher ? Je peux le rattacher, ou pas ?

Lien externes

Turid Ruugas : et si on arrêtait de faire assoir nos chiens ?

Lera Boroditsky sur Google Scholar