Avoir un chien réactif est difficile, à la fois pour le chien, qui est souvent stressé, mais aussi pour l’humain qui doit le gérer.
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Qu’est-ce qu’un chien réactif ?
Tous les chiens ont des réactions lorsque l’on rentre dans leur zone de confort. Vocalisations, poils hérissés, sont des réactions normales et ne suffisent pas à dire qu’un chien est réactif.
Un chien est dit « réactif » lorsque la réaction est d’une part disproportionnée, d’autres part liée à des sentiments négatifs comme la peur ou la colère.
Comment un chien devient-il réactif ?
Les chiens ne naissent pas réactifs. Certains sont plus téméraires ou plus inquiets que d’autres, mais la réactivité s’apprend. Elle peut être causée par :
- un événement traumatisant ;
- par contagion émotionnelle, c’est-à-dire qu’elle est induite par le comportement de son humain ;
- par apprentissage sociale avec ses parents. D’où l’importance de se renseigner sur le caractère des adultes présents lors de ses premières semaines de vie ;
- des lacunes de socialisation ou de familiarisation. C’est pourquoi il est important de sortir son chiot et de lui faire découvrir un maximum de choses : vélos, enfants, trottinettes…
Parfois, on entre dans une spirale infernale. Le chien, ayant eu une ou deux fois une réactivité, on a peur que cela se reproduise. Le chien sent cette peur et réagit encore plus vite. Si vous êtes victime de cette situation très désagréable, un éducateur comportementaliste pourra vous aider à reprendre confiance en vous.
La zone de confort
Tout le monde a des zones de confort par rapport aux différents stimuli. Les humains comme les chiens.
La zone verte est une distance à laquelle le stimulus est perçu mais ne gêne pas.
La orange est la zone où on commence à être mal à l’aise, le chien montre des signaux d’inconfort.
La zone rouge est celle où le chien subit une intense émotion et ne peut plus se contrôler.
La taille des zones dépend des individus, des stimuli, de la situation, de l’humeur… Un chien réactif aux humains pourra voir sa zone rouge grandir soudainement si l’inconnu ne respecte pas les règles de politesse, par exemple s’il se met à le fixer. S’il l’ignore tout à fait, la zone rouge diminuera immédiatement. La zone rouge peut devenir de suite plus grande si l’humain tire la laisse.
C’est pour éviter les zones inconfortables que les chiens qui ne se connaissent pas se rencontrent en décrivant des courbes.
Avec un éducateur, vous travaillerez dans la zone orange. La zone rouge ne permet aucun apprentissage, car le chien va produire en grandes quantités de l’adrénaline et du cortisol (hormone de stress). Ces hormones peuvent mettre plusieurs jours à redescendre à un taux normal. En attendant, le chien sera trop excité et stressé pour assimiler pleinement ce qu’on attend de lui.
Les réflexes de défense
On appelle 4F les réflexes qu’un chien va avoir en situation de peur.
- Faire semblant : le chien fait semblant de faire autre chose, comme renifler par terre, chasser une mouche…
- Figer : le chien ressemble à une statue.
- Fuir : il tente de partir loin de ce qui lui fait peur.
- Faire face : le chien grogne, mord. Il fait face s’il ne peut pas figer, fuir, ou faire semblant, ou si aucun des trois réflexes n’a fonctionné.
La réactivité en laisse
Ce qui change quand le chien est attaché :
- impossibilité de fuir, de s’extraire de la situation désagréable ;
- frustration de ne pas pouvoir dire bonjour aux congénères. Cette frustration peut être difficile à gérer pour certains chiens et peut causer de l’agressivité ;
- lorsque le propriétaire du chien s’inquiète, il va intuitivement tirer sur la laisse. Le chien le sent et peut :
- penser que le propriétaire a peur, et essayer de le défendre ;
- penser que si le propriétaire a peur, il y a une raison ! Il va se mettre à avoir peur lui aussi ;
- avoir mal, et réagir à cette douleur en essayant d’éloigner tout ce qui peut la causer.
- en laisse, les chiens ont moins de possibilité d’approcher en courbe puis de se renifler l’arrière-train, comme ils feraient détachés. Ils arrivent généralement l’un sur l’autre de face, ce qui est impoli et menaçant en langage canin, et fournit moins d’informations sur le congénère. Oui, les chiens en savent plus l’un sur l’autre en se reniflant les fesses qu’en se sentant le visage.
Comment gérer un chien réactif au quotidien ?
Pour commencer, vous devriez faire appel à un éducateur comportementaliste pour vous aider à identifier les causes de la réactivité et pouvoir la corriger. Cela vous aidera également à ne pas vous sentir submergés, ces chiens sont très fatigants à sortir.
Quelques conseils pour faciliter votre quotidien avec un chien réactif :
- la longe permet de réduire la réactivité par rapport à une laisse. On peut y mettre un morceau de chambre à air de vélo pour éviter les brûlures ;
- un dossard « en rééducation » peut aider à supporter le regard des gens en leur faisant comprendre que vous travaillez à améliorer la situation ;
- aucun chien ne devrait être forcé à établir un contact qu’il ne désire pas. En effet, le mettre en situation d’échec va empirer sa réactivité et peut entacher votre relation ;
- les outils qui pourraient accentuer la peur ou la colère chez votre chien sont à proscrire ;
- il vaut mieux éviter de aux autres promeneurs de rattacher leur chien. Les chiens bien codés n’iront pas taquiner le vôtre de trop près. Il est très fréquent que votre chien réagisse au son stressé de votre voix lorsque vous allez adresser la parole à l’humain d’en face. Si votre chien réactif va jusqu’à la morsure, une muselière vous aidera à passer ce cap difficile. Cela vous permettra d’être plus détendu avec les autres promeneurs, et de transmettre des émotions plus positives à votre chien ;
- si vous avez plusieurs chiens, le chien réactif doit sortir seul. Cela vous permettra d’être plus concentré et évitera d’entraîner vos autres chiens dans des situations inconfortables pour eux ;
- bien que cela soit très fatigant, les chiens réactifs doivent sortir beaucoup. Les promenades apaisent et réduisent la réactivité.